Audubon : l'illustrateur des oiseaux d'Amérique
René Char (Les Matinaux)
L'histoire retient de Jean-Jacques Audubon un peintre ornithologue hors pair, un aventurier pionnier dans l'Amérique encore naissante, un écrivain et un des pères de l'écologie moderne américaine.
C'est grâce à cette BD Sur les ailes du monde, AUDUBON, de Fabien Grolleau et Jérémie Royer, aux éditions Dargaud (2016) que j'ai connu l'existence et le parcours hors du commun de cet illustrateur naturaliste, trop peu connu en France.
Il naît à Haïti en 1785 et passe son enfance à Nantes et ses vacances dans la villa familiale la Gerbetière à Couëron.
Dans les marais, qui portent aujourd'hui son nom, il apprend la nature à l'école buissonnière. Pendant la Révolution, on le renomme « Fougère », augurant son futur d'homme des bois. En 1803, pour fuir la souscription napoléonienne, son père, homme d'affaires et aventurier, l'envoie dans sa propriété sur la côte est des Etat-Unis. Il devient américain et prend le nom de John James Audubon.
Pour suivre les traces de son père, il investit dans différents commerces, ainsi qu'un moulin, une scierie. Endetté, emprisonné, il renonce aux affaires pour se lancer enfin dans sa grande passion : les oiseaux.
Pendant des années, il va parcourir les forêts d'Amérique, chasser, recenser et dessiner plus de 400 espèces d'oiseaux et explorer le pays, de la Louisiane jusqu'aux Rocheuses.Conformément à son époque, il a dû la plupart du temps se procurer à la pointe du fusil les modèles de ses dessins grands formats.
C'est à Londres qu'il rencontrera Robert Havell, graveur talentueux qui imprimera ses Oiseaux d'Amérique pendant 12 ans. Cet ouvrage se composa de 4 tomes comprenant 435 gravures coloriées à la main
Son livre publié en 1842 connut un vif succès.
Il s'éteint en 1851 à New-York, laissant à ses 2 fils son nouveau projet inachevé Les mammifères d'Amérique.
Audubon a su élever l’illustration zoologique au rang d’œuvre d’art, avec les modestes moyens de son époque. Il a laissé son nom à l’Audubon Society, organisation privée dont les réserves zoologiques surpassent le système des parcs nationaux de l’Etat. Il a fortement influencé par ses travaux la « mentalité américaine », celle qui a consisté à écarter des réserves toutes les activités contraires à la protection de l’environnement et à s’ouvrir aux visiteurs épris de nature, en réconciliant les chasseurs avec les protecteurs de Dame-Nature.