Journal champêtre d’Edith Holden
" Aussi longtemps que le soleil se couchera
Les primevères garderont leur gloire,
Aussi longtemps que violettes il y aura,
Leur place elles garderont dans maintes histoires."
Wordsworth
Le journal champêtre d'Edith Holden, paru en 1906 et réédité aux Editions Blume-Chêne, est un bel ouvrage que j'ai découvert il y a quelques années et que j'aime régulièrement feuilleter et admirer ses planches naturalistes.
Il s'organise autour d'une éphéméride de ses promenades dans la campagne anglaise tout au long de l'année 1906. On suit l'auteur au jour le jour, par beau et mauvais temps, et on partage ses découvertes de la flore et de la faune d'Angleterre.
Edith Holden (1871-1920) est une naturaliste anglaise qui vécut dans le petit village d’Olton (Warwickshire).
C’est la campagne de cette région qu’elle nous décrit et qu’elle peint à l’aquarelle dans ce journal.
Elle y relate ses balades, peint l’éveil de la nature au printemps, prend note de ces petits riens qui font le bonheur de son existence : l’éclosion de la première fleur de coucou, les noisettes cueillies, le nid du rouge-gorge aperçu dans un buisson, le parfum des primevères, les baies gobées par les grives, les premiers frimas… tout cela nous est offert ici et illustré d'une main experte.
On rencontre des arbres, des fleurs, des champignons, des oiseaux, des papillons et même des musaraignes dont elle nous fait partager le «charme naturel» par ses planches colorées d'une grande justesse et d'une grande précision.
On est émerveillé devant ces planches en couleurs. À cette époque, les naturalistes illustraient eux-mêmes ou faisaient illustrer leurs sujets, bien avant que la photographie ne se substitue à l'art pictural si présent dans les flores et les faunes des siècles précédents.
Puis, en progressant dans la découverte des textes qui accompagnent les planches, il apparaît que l'auteur a réalisé ici un travail considérable. Elle y a intégré de très beaux poèmes, qui ont su magnifier Dame-Nature, en particulier ceux des poètes du lac (Lakistes) que sont Coleridge, Wordsworth et Southey : ils ouvriront la voie au romantisme.
Tout au long de cette année 1906, Edith Holden a tenu la chronique, non seulement du temps qui passe, mais aussi du temps qu'il fait. Ainsi le météorologue curieux d'histoire apprendra-t-il qu'en cette année, comme il advient souvent, un début d'hiver très doux précipita l'émergence de la végétation qu'un mois de février froid et enneigé stoppa brusquement.
Chaque mois commence par quelques explications sur son étymologie,suivi de ses dictons, très prisés à cette époque,de ses saints importants; puis viennent les aquarelles légendées et poèmes, illustrant Dame-Nature présente pendant ce mois.